J+12 Goudron : 448 km–Piste : 130 km - Halali --> Rundu

Réveil à 5h30 pour un départ à 7h00, heure de l’ouverture des portes de notre lodge situé au coeur du parc animalier.

Nous partons en caravane pour ce que je n’hésite pas à appeler un feu d’artifice d’animaux sauvages. D’abord un rhinocéros broutant tranquillement. Quelques minutes après, des chacals sur le bord de la route à droite. Nous nous arrêtons pour les photographier quand Elalia s’écrie “un lion a gauche ! ”. Alors que nous nous préparions à photographier les chacals, sous un arbre, à notre gauche et à  5 mètres, un lion (mâle s’il vous plait) dépeçait tranquillement les restes d’un rhinocéros. Hallucinant d’être aussi si près de ce grand prédateur. Nous avançons doucement afin que les autres en profitent…

Peu de kilomètres après un éléphant déambule puis un peu plus loin un autre rhinocéros. En quelques dizaines de minutes nous avions déjà vu trois des animaux mythiques de l’Afrique

Nous arrivons au refuge de … pour une pause et repartons en solo pour une nouvelle exploration, le rendez vous déjeuner étant prévu à 11h30.

N’avons nous pas fait 5 kilomètres que nous apercevons un léopard en maraude, pas loin d’un troupeau de sprinboks. Nous le mitraillons avec nos appareils photo et lui préfère abandonner sa chasse pour se réfugier dans la brousse. un peu de répit pour les springboks ! Nous avons pu le voir à 20 m de la voiture, c’est un grand moment car il s’agit d’un animal difficile à voir.

Plus tard c’est un éléphant femelle et son éléphanteau que nous surprenons dans la brousse. Bravant les interdits nous descendons de la voiture afin de tenter de mieux les photographier. Elle bat les oreilles en nous voyant et s’éloigne…

Nous atteignons des marécages et ce n’est que profusion d’oiseaux… Aigles pêcheurs, aigles, vautours, marabouts, canards, etc… La piste est détrempée et à la limite des possibilités de la voiture. Des gerbes de boue sont projetées de part et d’autre et  la visibilité est plus que restreinte latéralement.

A 11h30, nous rentrons à nouveau au refuge de Namutoni construit par les allemands au début des années 1900 dans un style rappelant l’Andalousie.

Un déjeuner vite fait et nous partons à 12h40 pour 440 km de route goudronnée qui va nous conduire au bord de l’Okavongo.

La route se fait très rapidement, trop au gout des policiers qui nous rappellent à l’ordre. Nous traversons de gros orages qui rendent la visibilité quasiment nulle. A nouveau le paysage a changé. Finis les paysages désertiques et arides. La végétation devient luxuriante, nous traversons de nombreux villages faits de quelques cases en bois, torchis et paille. La population est devenue plus nombreuse et longe la route. Les troupeaux sont nombreux et les animaux ne sont pas maigres. Les habitants cultivent une terre bien brune qui semble leur donner ce qu’ils souhaitent. Toujours la propreté autour des villages et le long de la route et surtout toujours le sourire et l’amabilité des Namibiens. Pas de mendicité. L’argent semble être gagnée honnêtement et il y a toujours quelqu’un prêt à nous aider à porter nos bagages pour quelques cents voire un euro. Les pompistes sont toujours souriants et accueillants. Même la police aux contrôles. Les premières paroles des policiers sont “Bonjour, comment allez vous ?” ! Cela nous change de la France et de l’arrogance des sbires de Guéant…

Nous arrivons vers 17h à Rundu pour un plein d’essence (seul poste depuis près de 400 km) puis 15 mn après à notre lodge au bord de l’Okavongo.

L’environnement est “tropical”. Cette région a été dévastée en 2010 par une crue du fleuve et l’on en voit encore les stigmates. Néanmoins l’endroit est sauvage, loin de tout. Bien sur l’électricité est produite par un générateur, l’eau est pompée des nappes phréatiques et chauffée par le soleil et le téléphone inexistant sans, bien sur, parler d’internet.

Notre hébergement se fait dans des bungalows et les lits sont entourés de moustiquières car nous entrons maintenant dans la zone à fort risque paludique. Comme d’habitude tous les bâtiments sont construits en bois, couverts de paille épaisse ne laissant pas passer la pluie. Les charpentes sont magnifiques et contribuent à l’aspect rustique des lieux.

Il ne faut pas tarder après le repas car le générateur est arrêté à 23h00 pétantes et seul la lampe à pétrole disponible dans la chambre est disponible comme source lumineuse…

Un petit mot sur l’Okavongo pour ceux qui, comme nous, ont raté l’excellente émission Ushuaia qui lui était consacrée. Il s’agit d’un cours d’eau qui prend sa source en Angola et se jette…. nulle part !!! Et oui, il s’agit d’un cas, semble t-il, unique au monde. Il termine sa course dans les terres, sous forme d’un delta qui inonde toute une région et lui procure ainsi une richesse exceptionnelle en faune et flore. Le “marécage” formant le delta peut avoir des dimensions très différentes en fonctions du volume des eaux déversées. Il est fort probable que dans quelques millions d’années, si la terre résiste aux agressions de l’homme, l’Okavongo soit un fleuve à part entière qui se jette dans l’océan Indien… Pour l’heure, la rive en face de nous appartient à l’Angola et pas question de vouloir traverser la rivière à la nage, les crocodiles auraient vite fait de nous en empêcher.